L'histoire du cimetière Saint-Jean

Les anciens cimetières de Landerneau
Avant l’ouverture du cimetière Saint-Jean, chaque église et chapelle de la ville avait son propre cimetière agrémenté d'une croix et d'un ossuaire. Au XVIIIe siècle, Landerneau compte 8 cimetières.
L'église Saint-Houardon, à son emplacement d'origine rue de Brest, était entourée d’un cimetière au sud et à l’ouest, en bordure du rivage. Il comportait un ossuaire et une croix et on y descendait par un escalier. Après sa suppression, au tout début du XIXe siècle, on enterre les paroissiens de Saint-Houardon dans le cimetière de la chapelle Notre-Dame des Anges.
Le cimetière de l'église de Saint-Thomas aménagé au sud et à l'ouest de l'église est désaffecté vers 1832.
Le cimetière de l'église Saint-Julien occupait une grande partie du quartier La Fayette. Au XVIIIe siècle, le curé de la paroisse demanda à l'évêque l'autorisation d'enterrer ses paroissiens dans celui de la chapelle Saint-Roch, dans la partie haute de la rue de Ploudiry (actuelle rue des Déportés).
Le cimetière de la chapelle Beuzit-Conogan se trouvait près de l'église dont il ne subsiste que le clocher (allée de Kerloret. Il a été désaffecté après la suppression de la paroisse éponyme à la Révolution.
Le Cimetière de la chapelle des Anges entourait l'édifice démoli en 1889. Il resta pendant longtemps le plus important de la ville, recueillant également les sépultures de ceux de Saint-Houardon et de Saint-Thomas. Trop petit, il est fermé en 1829 et quelques tombes transportées au cimetière Saint-Jean.
Le Cimetière de la chapelle de la Fontaine Blanche situé dans le quartier du cimetière Saint-Jean fut supprimé à la Révolution tout comme la chapelle.
Le Cimetière de la chapelle Saint-Roch est aménagé au début du XVIIe siècle. A l'origine, il était réservé aux pauvres de l'hôpital et devint aussi celui de l’église saint Julien, en 1762.
Le Cimetière de la chapelle Saint-Sébastien, ouvert en 1640, était réservé aux pestiférés et aux forçats. Il fut désaffecté au début du XIXe siècle.
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La création du cimetière Saint-Jean
Crée à la suite d’une ordonnance royale de 1827, le maire Ameline de Cadeville ouvre le cimetière aux inhumations le 3 novembre de la même année.
Aménagé sur deux lots de terrains d'une surface d'un hectare, il ne fut clos que par des talus à l'origine.
Un projet de règlement du cimetière est soumis au conseil. Il acte la « division du cimetière en deux parties principales, la division se fait par une allée plantée d’arbres, et une autre subdivision est réalisée avec deux autres allées ; une croix se trouve au point de section ; les deux parties à l’est sont réservées aux concessions, les deux parties à l’ouest sont pour les inhumations communes. »
Le terrain, particulièrement humide, obligea la municipalité à faire d'importants travaux de drainage dans les années 1850. Il sera ponctuellement agrandi jusqu’à ce que le principe de reprise de concessions soit adopté.
Quelques dates importantes :
- 1864 : le cimetière est agrandi sur un terrain offert par Monsieur Goury
- 1891 : la municipalité demande que le cimetière soit fermé à partir d’une certaine heure, « afin d’empêcher, dans une certaine mesure, les vols et les dégradations qui s’y commettent souvent » ; cependant le cimetière n’est pas entièrement clos, ce qui rend cette surveillance difficile.
- 1892 : un terrain a été choisi pour les soldats morts à Landerneau, il est situé à gauche près de l’entrée du cimetière.
- 1901 : le cimetière est clôturé au nord
- 1910 : le cimetière est agrandi à l’est
- 1914 : l’architecte Vally est chargé du projet de construction d’un mur de clôture et d’un nouvel agrandissement
- 1921 : le monument aux morts est inauguré
- 1922 : la croix en bois détruite lors de la construction du monument aux morts est remplacée
- 1960 : les tombes des militaires allemands morts pendant la Seconde Guerre mondiale sont transférées au cimetière de Lesneven.
- 1954 : la municipalité envisage la reprise de concessions des tombes antérieures à 1879
- 1964 : "une partie du cimetière est occupé par des cultures potagères, il est donc demandé une interdiction définitive de ceci, ainsi que des automobiles particulières qui circulent dans les allées"
- 1996 : un columbarium est construit
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L'oratoire Notre Dame de la Fontaine Blanche
Cette construction adossée au mur ouest du cimetière est un assemblage réalisé dans les années 1950 d’éléments de plusieurs monuments de la ville.
On retrouve dans les archives les traces d'une chapelle, d'un cimetière et d'une fontaine de la Fontaine Blanche. Elle se situait au nord de la ville, probablement à la place de l’actuel cimetière. Il ne reste plus de vestiges de cette chapelle vendue comme bien national à la Révolution, puis détruite par le négociant Poisson, son dernier propriétaire. Seules quelques pierres de ce sanctuaire ont servi à édifier, en 1956, une partie du petit oratoire actuellement adossé au mur ouest du cimetière.
Il comporte également des pierres et armoiries sculptées provenant du manoir du Lech’. En outre, deux pierres placées sous la table intérieure portent des inscriptions : la première évoque la fondation du portail de l’église Saint-Julien et la seconde permet de savoir qu’elle était dédiée à saint Julien l’Hospitalier. Elles proviennent de l’ancienne église éponyme située à la sortie du pont habitée et détruite en 1825.
L’oratoire abritait également une statue en bois polychrome représentant une Vierge à l’enfant. Restaurée, elle est remplacée par une statue en pierre du XIVe siècle.
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