Tombes de religieux

Emmanuel Pillet (1758 – 1836)

Prêtre

 

Concession D2

Propriété Ville de Landerneau

 

Ordonné prêtre à 24 ans, Emmanuel Pillet est nommé à la paroisse de Saint-Julien à Landerneau. Favorable aux idées de la Révolution, il prête serment le 20 janvier 1791 et est élu deux mois plus tard curé de Landerneau. Cependant, il se heurte aux réfractaires quand il veut s’installer à Saint-Houardon. Il participe à la vie municipale pour renforcer son action sociale ; assumant ses choix courageusement, il est soumis aux multiples vexations des révolutionnaires anticléricaux, pendant la Montagne. Son presbytère puis son église sont confisqués ; mais il échappe à l’emprisonnement.

 

Alors que la ville est désormais privée d’école, il achète sur ses propres deniers, en 1799, l’ancien couvent des Capucins, y crée un collège réputé et l’ouvre aux enfants pauvres. En 1801, l’évêque concordataire et la nouvelle municipalité Goury conspirent pour empêcher sa nomination comme curé de Landerneau. Il se replie donc à Saint-Julien où il célèbre des messes très suivies. L’évêque reconnaît qu’il a « beaucoup de partisans, surtout dans la classe du peuple » ; pourtant, en 1808, il fait fermer l’église sous prétexte d’ « insalubrité », la désaffecte puis la met en location. Mais il ne peut rien contre le collège, soutenu par la municipalité et par le préfet… jusqu’à la Restauration, où le nouveau préfet ordonne sa fermeture, en octobre 1815.

 

Accusé d’entretenir la division à Landerneau, l’évêque lui enlève le pouvoir de confesser. Mais Saint-Julien restant un lieu de contestation, l’église est vendue en 1825 et détruite par Louis-Marie Goury, le nouveau propriétaire. Pied de nez ultime de Pillet à ses détracteurs, sa tombe devient l’objet d’un culte populaire ; les mères de famille se mirent à essayer sur sa tombe les premiers pas de leurs enfants !

Article d’Alain Pennec, Histoire de Landerneau, partie la Révolution et l’Empire, Skol Vreizh, 2016.

 

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© Ville de Landerneau

François Roull (1843 – 1928)

Chanoine

 

Concession E 479-482

Propriété privée

 

L'abbé Roull, longtemps curé de la principale paroisse de Brest, Saint-Louis, joua un rôle considérable dans le diocèse pendant près d'un demi-siècle.

 

Après quelques années d'études au collège de Landerneau, François s'oriente vers la prêtrise. Nommé professeur au collège de Lesneven, il en devient l'efficace et influent directeur de 1873 à 1892. Occupant, selon les autorités la place d'un "second évêque", il rencontre l'hostilité des Républicains en raison de son rôle de grand électeur aux élections législatives. Pour cette raison, il ne peut succéder à Monseigneur Lamarche, évêque de Quimper, à sa mort en 1892.

 

En revanche, il est accepté comme curé de Saint-Louis de Brest et s'engage dans l'évangélisation d'une ville réputée anticléricale. Convaincu de l'importance de la presse, il crée en particulier "l'Echo paroissial de Brest ». En 1895, naît la caisse des familles, une réalisation mutualiste, puis c’est au tour de la coopérative l'Alliance des Travailleurs, la société de secours mutuel de la maison Riou-Abalan ou encore la Jeunesse Mutualiste de Brest en 1898. Le chanoine Roull contribue aussi au développement des écoles catholiques dont le collège Saint-Louis qui s’ouvre en 1900.

 

Refusant le poste de vicaire général, on lui accorde le titre de pronotaire apostolique qui lui donne droit à l'appellation "Monseigneur". En 1917, Monseigneur Roull, avait pu constater une remontée de la pratique dans une ville dont il était devenu un personnage important à la veille de la guerre.

 

En 1885, il fit don de sa demeure paternelle landernéenne pour en faire une école religieuse qu’il baptisa Saint-Julien en souvenir de la paroisse disparue.

 

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Louis Saluden (1876 – 1933)

Prêtre

 

Concession D 296-299

Propriété privée

 

Historien, naturaliste, professeur, né à Landerneau, Louis Saluden fit ses études à l’école Saint-Joseph de Landerneau puis au collège de Saint-Pol-de-Léon. Puis, il apprend les sciences naturelles à la Faculté de Rennes. Ordonné prêtre en 1902, l’année suivante il devient professeur de mathématiques, sciences physiques et naturelles au collège Bon Secours de Brest, poste qu’il occupe pendant 31 ans. Aumônier des Petites sœurs, il occupe également la direction des guides et scouts de France dans la cité du Ponant.

 

Grand érudit, il s'est surtout fait connaître par ses conférences à caractère scientifique et par ses publications. Il fut l'un des plus fidèles collaborateurs de "l'Echo paroissial de Brest" fondé par Monseigneur Roull sur lequel il a écrit une biographie. Il fut couronné par l'académie des sciences morales et politiques pour ses nombreux ouvrages dont celui « La Révolution à Landerneau » publié en 1929.

 

D’après le journal La Semaine religieuse, tous les Brestois de son époque connaissaient cet ecclésiastique dont la figure et l’allure originales ne passaient pas inaperçues. Ses élèves se souvenaient de "sa silhouette un peu voûtée, son visage d'une laideur certaine, aux yeux pétillants de malice […] sa chevelure en brosse mal peignée ». Il était « vêtu d'une soutane verdâtre constamment blanchie par une fine couche de craie, inscrivant puis effaçant équations et formules".

 

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Tombe du curé Fleury © Ville de Landerneau

Joseph Fleury (1838-1913)

Prêtre

 

Concessions 10-11

Propriété Ville de Landerneau

 

Né en 1838 à Brasparts, Joseph Fleury devient prêtre en 1863, exerçant sa fonction à Huelgoat, Lesneven, Plonéis avant de s’installer à Landerneau à partir de 1880 jusqu’à son décès en 1913.

 

Dès son arrivée, il travaille à la création d’un patronage pour les garçons, œuvre postscolaire qu’il considère comme le complément de l’enseignement scolaire pour favoriser l’évangélisation de la jeunesse. Le patronage Saint-François sera installé à proximité de l’ancien couvent des Capucins. Suivra quelques années plus tard la création d’un patronage pour les jeunes filles.

 

C’est au chanoine Fleury qu’il revient aussi de gérer le chantier d’installation des toiles peintes de l’artiste Yan’Dargent dans le chœur er et la nef de l’église Saint-Houardon au début des années 1890. Comme certains de ses compatriotes, les traits de son visage ont servi à la représentation d’un personnage du cortège des saints.

 

Ce prêtre a marqué les Landernéens par ses actions et sa personnalité. Fait rare, une série de cartes postales est consacrée à ses obsèques en 1913.

 

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