Les maisons remarquables

L'auberge du Réveil Matin
La rue de la Rive, actuelle rue Kerbrat, autrefois très passante, possédait de nombreuses auberges dont celle toujours appelée Le Réveil Matin datée du XVIe siècle.
Édifiée au cours de la première moitié du XVIe siècle, remaniée à plusieurs reprises, cette ancienne auberge a longtemps conservé le nom de Réveil Matin. Ville de passage, Landerneau comptait au XVIIIe siècle pas moins d’une trentaine d’auberges ! Au moment de la Révolution, elle est alors connue sous le nom de Café de la Réunion. Au début du XXe siècle, on pouvait lire sur une enseigne aujourd’hui disparue « Au Réveil Matin Donnart vend à boire et à manger, loge à pied et à cheval ». Effectivement, l’établissement était l’un des relais de postes de Landerneau pour le service des voyageurs en diligence.
Construites en pierre de Logonna et en schiste, les façades sont assez sobrement décorées. Sur la toiture, on remarque une lucarne originale de style médiéval avec 2 crossettes stylisées au décor d’animaux. Le premier sur la gauche représente un chien tandis que la crossette de droite figure un lion tenant dans ses pattes un os. Le sculpteur a sans doute accentué le contour de ses yeux pour donner plus de férocité à son regard. Les lucarnes de façade donnant sur la rue du commerce ont été démontées et vendues avant 1910 puis remplacées par des modèles plus sobres.
L’immeuble est inscrit au titre des monuments historiques.
3 documents

La Maison des Treize lunes
Située dans le quartier Saint-Thomas, l’Auberge ou Maison des Treize Lunes est un manoir urbain, probablement construit à la fin du XVIe siècle.
Selon certaines sources d’archives, la maison aurait été construite par le Sieur Cabon, un noble ayant déposé l’épée pour exercer une activité commerciale. Sa première affectation fut hôtelière, hypothèse soutenue par le décor sculpté de buveurs et de musiciens décorant une des cheminées, à l’intérieur de la maison.
Entièrement en pierre de taille de Logonna, l'édifice dont l’architecture est originale appartient au style des maisons "à pondalez", particularité découverte en 1990. Elle possède 3 pièces au rez-de-chaussée : une pièce sur cour, une autre sur rue et une pièce centrale servant de salle manoriale. Cette dernière comprend une cheminée monumentale et un lave-main. Au centre, une poutre maitresse monte jusqu’à la charpente. Elle soutient l’escalier ainsi que des allées qui desservent les pièces des étages. On voit donc, de la salle, l’escalier à vis et les galeries, « pondalez » en breton.
À l’extérieur, certains détails décoratifs sont visibles sur l’habitation. L’édifice tient son nom de la frise de pleines lunes anthropomorphes, aux expressions diverses, qui ornent le bandeau d’étage de la façade. On y remarque aussi une crossette d’angle à l’effigie d’un lion tenant un os ornant le rampant droit de la façade. Il y en avait probablement une autre sur le rampant gauche, mais elle n’existe plus. A l’arrière, au sommet de l’édifice, se dresse fièrement la sculpture d’un homme tourné vers l’Elorn qui salue, à leur passage, les bateliers accostant dans le port.
L’édifice est classé monument historique depuis 2005.
6 documents

La Maison de la Duchesse Anne
Construite en 1664, sur la place du général de Gaulle, en remplacement d’un bâtiment plus ancien, cette maison caractérise bien le type de construction bourgeoise du XVIIe siècle dans la ville.
Du nord au sud de la Bretagne, les noms que l’on donne à certaines maisons anciennes font référence aux ducs de Bretagne ou à Anne de Bretagne. Née en 1477 à Nantes, fille du duc de Bretagne François II, elle devient duchesse de Bretagne à la mort de son père puis, fait rare, deux fois reine de France après ses mariages successifs avec deux rois de France en 1491 et 1499. À Landerneau, l’appellation de la « maison de la Duchesse Anne » lui rend hommage, en souvenir de son passage dans la ville en 1505.
L’appellation officielle de l’édifice est celui de maison de la Sénéchaussée en référence à l’auditoire de justice qui siégeait à l’étage des halles, situées sur la place, face à la maison et détruites en 1825. Si l’on connaît peu d’éléments sur l’histoire de ses occupants, cette belle et vaste demeure, témoin de l’essor du négoce landernéen, a certainement abrité une lignée de négociants, actuellement inconnus.
Exemple exceptionnel de l’architecture urbaine léonarde du XVIIe siècle, son originalité tient en la composition différente de ses deux façades, l’une en bois avec des encorbellements, et l’autre en pierre de Logonna. Sur la tourelle d’escalier, niche une statue de Christ en kersanton qui serait un élément décoratif réemployé, sculpté par l’artiste Roland Doré.
L’immeuble est inscrit au titre des monuments historiques.
6 documents

La maison Duthoya
Entre le XVIIe et le XVIIIe siècle elle a été occupée par différentes familles de négociants : Duthoya, Larzel, Lavau, Daumenil, David, Legris-Duval, Fauvel, Kerros souvent armateurs.
Cette maison a été fondée par Arnaud Duthoya, qui s’installe à Landerneau en 1660. Il devient marchand de vin et sa réussite s’affirme au fil des années. Ainsi s’amorce le développement de la dynastie Duthoya qui donne plusieurs maires à la ville. Arnaud va également faire des dons à l’Hôpital de Landerneau dont il est administrateur de 1686 à 1690. En 1695, il repart définitivement en Aquitaine. La réussite sociale incontestable de la famille Duthoya s’est faite par le négoce du vin, et ce, durant tous le XVIIIe siècle.
Parmi ses propriétaires, on compte encore Barthélémy Kerros (1727-1805), corsaire, armateur et maire de Landerneau. En 1756, il fait la guerre de course contre les Anglais, puis est capturé par l’ennemi. Après sa libération, il s'établit comme négociant et armateur à Landerneau. Il devient le principal négociant armateur de Landerneau dans le dernier tiers du XVIIIe siècle. Très actif, sa réussite financière fait de lui le plus riche bourgeois landernéen, siégeant dans les assemblées municipales pendant trente ans.
Cette maison a été construite sur le modèle de celle de la Sénéchaussée datée de 1664. Située à proximité du port, elle s’insérait à l’origine à un ensemble plus vaste comprenant deux autres immeubles mitoyens placés au sud et à l’ouest autour d’une petite cour intérieure, probablement d’anciens entrepôts qui communiquaient avec la maison par des passages intérieurs aujourd’hui condamnés.
L’immeuble est inscrit au titre des monuments historiques.
7 documents

La Villa Belerit
Trois ans après l’aménagement de la gare en 1865, la municipalité décide d’ouvrir une avenue lui faisant front et joignant le port en ligne droite, le futur boulevard de la gare. C’est sur ce nouvel axe qu’est construite la Villa Texier-Bélérit.
C’est l’industriel Édouard Texier qui la fait construire entre 1888 et 1891 en face de son usine. Il installe à Landerneau une succursale de son usine de fonderie et d’ateliers d’assemblages pour la réalisation d’outillage agricole, située à Vitré. L'implantation des établissements est assez remarquable : le principal corps de bâtiment s 'élevant d'un côté du boulevard, la maison du maître juste en face. Des hangars sont répartis près de la voie ferrée, quelques cellules d'habitat ouvrier sont construites un peu plus bas (actuelle rue des Marins).
Cette grande villa est un monument exceptionnel pour l'architecture landernéenne du XIXe siècle. Avant la seconde moitié de ce siècle, le logement patronal est situé à l'écart du périmètre des sites usiniers, sans doute à cause des nuisances de la ville. Après 1850, l'habitation du directeur se rapproche de l'espace de production à l’image de l’hôtel particulier d’Edouard Texier. Cette organisation spatiale stratégique perdure au cours de la première moitié du XXe siècle. Ce choix d'implantation permet au directeur de surveiller de près ses affaires. Par la suite, le logis tend à s'éloigner des espaces de production.
La maison de maître devient alors une composante à part entière de l'usine dont elle est l'image de marque. L’hôtel Texier joue sur la polychromie des matériaux employés : briques, granit et tuffeau. L’attention du propriétaire porte autant sur le décor extérieur qu’intérieur, un soin particulier étant réservé aux pièces de réception.
4 documents