Le Couvent des Capucins

Au temps des Capucins (1634-1791)
Le 8 mars 1634, Louis XIII approuve l’établissement d’un couvent des Capucins à Landerneau.
L’ordre des Capucins
Il s’agit d’un ordre mendiant faisant partie de l’ordre de Saint-François dont la principale mission est le prêche et l’organisation de missions. Les Landernéens les tenaient en grande estime tant comme prédicateurs que confesseurs.
Les bâtiments
À l’image des autres couvents de Capucins, celui de Landerneau est d’une grande simplicité. Il est construit sur un domaine qui compte 1,40 hectares. La première pierre de la chapelle est posée le 15 novembre 1636 et livrée au culte en 1642. Le bâtiment se compose d’une cour avec puits, d’un cimetière, d’un oratoire et d’un grand jardin. Le cloître était d’une grande simplicité est formé de piliers de pierre.
Les activités du couvent sont difficiles à déterminer car il ne subsiste rien de leur archives.
À la Révolution, le couvent a très mauvaise réputation parmi la population comme l’attestent les cahiers de doléances dans lesquels on relève que les Capucins sont considérés comme une « communauté de mendiants [...] fort inutiles ». En 1791, les 5 derniers moines sont expulsés du couvent et les biens de la communauté, confisqués, deviennent biens nationaux. Les locaux sont réquisitionnés par les associations et organismes révolutionnaires. Transformé en prison pour les prêtes réfractaires du département en 1793, ces derniers sont libérés en 1795 et le couvent vendu.
4 documents

Quand le couvent devient collège (1799-1815)
L’éducation étant exclusivement organisée par des religieux, la Révolution prive la ville d’école. C’est pourquoi Emmanuel Pillet, un prêtre favorable aux idées révolutionnaires et élu curé de Landerneau en 1791, achète le couvent sur ses fonds propres en 1799. Il y crée une école secondaire de garçons réputée et ouverte aux enfants pauvres. La première année l’établissement compte 37 élèves, la deuxième année 88. Le collège sera fermé en 1815 sur ordre du pouvoir monarchique restauré et les élèves renvoyés. Cependant, Pillet conservera le bâtiment jusqu’à sa mort en 1836.
1 documents

Diverses affectations industrielles (1842-1930)
Du fait de sa configuration aérée et de sa position géographique privilégié, le domaine des Capucins connaît ensuite une série d’affectations industrielles.
La Société linière (1842-1891)
En 1821, les marchands de toile de Landerneau (Heuzé, Radiguet, Goury et Poisson) s’associent et achètent le domaine des Capucins où ils fondent un atelier de tissage de lin. À sa création, les magasins et ateliers comptent 103 métiers à tisser. Après la construction des nouveaux bâtiments de la filature sur le site de Traon Elorn, en 1847, le couvent sert surtout au stockage du lin roui. Une soixantaine d’ouvriers y est employée pour l’emballage et l’empaquetage des fils et des toiles, la marquage et la couture. À la suite de la liquidation de l’entreprise en 1891, le couvent est vendu.
La brasserie Le Bos-Despinoy (1894-1925)
En 1894, Charles Le Bos, gendre de l’industriel brasseur Louis Despinoy, achète la propriété et y fondent la brasserie Le Bos-Despinoy.
Une société d’algues alimentaires (1919-1925)
En octobre 1919, les Le Bos cèdent la propriété à Paul Gloess, ingénieur spécialisé dans les algues alimentaires. Précurseur, il souhaitait que l’algue supplante à terme la pomme de terre dans l'alimentation. Mais l’exploitation des algues ne se développe qu’à compter de 1960, et essentiellement pour une utilisation pharmaceutique et cosmétique.
Une société de production d'eau de javel (1925-1930)
En décembre 1925, les Capucins sont vendus à une société de production d’eau de Javel, la Société Cotelle et Foucher dont le siège est à Issy Les Moulineaux. L’eau de Javel étant difficile à transporter, elle est produite localement d’où cette installation à Landerneau. Les vapeurs de javel ont malheureusement beaucoup endommagé les bâtiments du XVIIIe siècle.
0 documents

Du magasin Leclerc au Fhel
Le premier magasin d’Edouard Leclerc (1949 - 1986)
En 1949, Edouard Leclerc ouvre son premier magasin, constitué d’une pièce de 4 m2 au 13 rue des Capucins, la chapelle sert alors d’entrepôt. Sa ligne de conduite est de « comprimer au maximum les frais de distribution pour vendre le moins cher possible ». Ce principe de vente va faire école petit à petit et des commerces Leclerc vont se développer dans toute la France.
À l’été 1953, il ouvre son nouveau magasin, rue Bélérit. En 1964, il achète une partie du domaine des Capucins pour y installer un super-centre : un bâtiment de 1755 m² est érigé sur la partie nord pour servir de magasin. Il comptera 30 employés à l’ouverture et 70 en novembre 1986 au moment de sa fermeture et de l’installation de l’hypermarché du Leck de 3200m².
Le Fonds Hélène et Édouard Leclerc en 2012
Après des travaux de réhabilitation du bâtiment, en juin 2012 s’ouvre le Fonds Hélène et Édouard Leclerc pour la culture. Il s’agit d’un fonds privé d'art moderne et contemporain qui vise à rendre la culture accessible à tous. Il est devenu un incontournable pour toute personne avide de découverte artistique.
1 documents