Le bagad Bro Landerne : 30 années d'existence !

Bagad de Landerneau, Festival Interceltique de Lorient, 2010, © P. Sicard
Le Bagad an Elorn dans la cour de l’école Saint-Joseph. Collection particulière.

Les bagadoù scolaires

 

Fin des années 50, deux bagadoù "école" cohabitent sur Landerneau : Le bagad de l'école Saint-Joseph et celui du lycée de l'Elorn.

 

Saint-Joseph c'est le Frère Gelley qui crée le bagad. Pour trouver les financements nécessaires à l'achat des instruments et des costumes, il va jusqu'à vendre la ferraille des anciens fourneaux de la cantine ! Il assure la formation instrumentale et ensuite "ceux qui savaient apprenaient aux autres". Après une mise en sommeil de 10 ans, le Frère Stéphan reprend le bagad en 1967. La vieille maison située derrière la chapelle reprend vie au son des cornemuses et des bombardes. Dans les années 70, et avec l'appui de St Joseph, Yves le Menn fonde le bagad de Dirinon. Celui -ci, entièrement féminin est vite rejoint par les sonneurs de St Jo. S'ensuivent de belles histoires dont certaines durent toujours !

 

Le bagad du Lycée de l'Elorn est créé à la fin des années 50. La formation est assurée par les frères Léon dit "La Pie" et "Piot". Comme costume, le bagad adopte "l'uniforme" de l'école : le kabig et le béret. Si le bagad participe à de nombreuses sorties, il est aussi la "réserve" de la Kevrenn Brest Sant Mark qui est à l'époque l'un des meilleurs bagadoù de Bretagne.

 

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Prestation du bagad place Général de Gaulle en août 1993. © Le Télégramme

La naissance du bagad de Landerneau

 

Le Bagad Bro Landerne est né de la rencontre de quelques sonneurs de Landerneau lors du festival Kann al Loar de 1988. Dès le début, une véritable dynamique s'installe et de nombreux jeunes rejoignent les "anciens". Le groupe prend rapidement son autonomie avec notamment l'achat d'instruments : cornemuses, bombardes et caisses-claire qui résonnent désormais à la Maison de la Musique.

 

Après avoir pris le nom de Kevrenn Landerneau à sa naissance puis de Bagad Landerne en 1999, c'est en 2008 que celui-ci s'ouvre aux communes du pays de Landerneau en prenant le nom de Bagad Bro Landerne.

 

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Costume du Bagad Bro Landerne renouvelé en 2010. © Christine Pennec

Le choix du costume

 

Si le bagad c'est une musique, c'est aussi un costume. Les couleurs de la ville, le jaune et le bleu seront donc également celles du bagad ! En 1998, le groupe se présente pour la première fois en tenue complète : pantalon ou jupe noire, chemise blanche, ceinture jaune et gilet bleu. Lors de son 20e anniversaire, il est décidé de renouveler les gilets. Les sonneurs landernéens sont très reconnaissables et leur tenue porte haut les couleurs de la ville !

 

En 2010, à l’occasion de son 20e anniversaire le bagad choisit de renouveler son costume, le gilet notamment et fait appel à Ronan Autret, membre du cercle Eskell An Elorn. Passionné de l’histoire des traditions bretonnes et tout particulièrement des différents costumes Il va s’inspirer d’un costume du Léon. Cette création va permettre au bagad de soigner son aspect visuel tout en respectant un côté traditionnel.

 

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Les 3 pupitres composant le bagad. © Jean-François Chauchard, 2009.

L'organisation

 

À la création du bagad tout était à faire : recruter, former, trouver des instruments, et ce, afin de permettre au groupe de se présenter rapidement en public. Musiciens, familles, amis, tous se sont largement investis dans l'aventure. Après 30 années d'existence, il s'agit de faire perdurer cet héritage tout en assurant son évolution.

 

C'est par une organisation dynamique et une ouverture au monde que le Bagad Bro Landerne fait aujourd'hui vivre sa musique. Musique d'Europe de l'Est ou cubaine, rock ou salsa, tout est devenu possible ! Le bagad est composé de trois pupitres : bombardes, cornemuses et percussions. Le pupitre percussions comporte toujours des caisses claires écossaises, complétées par diverses percussions.

 

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Présentation du travail des élèves du bagad devant familles et amis, en 2020. © Padrig Sicard.

Les concours

 

Depuis 1992, les concours sont l'ADN du bagad. Ceux-ci nécessitent plusieurs semaines de travail intensif : collectage des airs, écriture, orchestration et de nombreuses répétitions précèdent la présentation devant un jury d'experts. Ces moments forts sont vécus intensément par les sonneurs et au sein de la "famille bagad".

 

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Défilé à Lorient lors du Festival Interceltique en 2010. © Padrig Sicard.

Les Défilés

 

Dès sa création en 1990, le bagad se produit en public. Mais les quais de Landerneau ne sont plus les seuls à avoir le privilège d'être foulés par le bagad. La grande parade du Festival Interceltique de Lorient est chaque année un moment incontournable. En 2007, c'est avec 2000 sonneurs venus de toute la Bretagne qu'il descend les Champs-Elysées pour la Breizh Touch. En 2015, il s'envole vers New-York pour participer à la St Patrick et son gigantesque défilé de la 5e Avenue.

 

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Festival Kann al Loar, sur scène avec Faudel, 2002. Collection particulière.

La scène

 

L'envie d'aborder la scène devient rapidement une évidence. Le festival Kann al Loar en sera le tremplin idéal. On retrouvera le bagad associé au chanteur Faudel, Carlos Núñez, ainsi que dans un spectacle intitulé Celto-Cuban-Rock-Orchestra monté avec la Maison de la Musique de Landerneau et le groupe de rock Nothing to Hide.

 

Des concerts avec Merzhin viendront compléter cette ouverture aux autres musiques. Les collaborations avec le cercle Eskell an Elorn sont également nombreuses. En 2014, lors du spectacle Jukebox, les sonneurs innovent en entrant dans la danse. Pour ses 30 ans, le bagad proposera un voyage poétique au pays de la Lune avec sa toute nouvelle création : Loargann.

 

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Parade à New-York, sur la 5e avenue, pour la Saint-Patrick, 2015. © Olivier Balavoine

Des horizons élargis, le bagad à l’étranger

 

L’histoire du bagad est riche et depuis 30 ans il a su créer ses propres bagages. De nombreux échanges et des milliers de kilomètres ont forgé l'identité musicale unique et généreuse du groupe. Les voyages en Roumanie, Pologne, Belgique, Portugal ou encore en Espagne restent présents dans les esprits. Bien évidemment, les villes jumelées avec Landerneau, Hünfeld en Allemagne et Caernarfon au Pays de Galles, y ont une place privilégiée. À chaque déplacement, et très souvent associé au Cercle Eskell an Elorn, c'est une véritable opération de relation publique au profit de la ville de Landerneau et de la Bretagne qui est menée !

 

En mars 2015, et après de longs mois de préparation, les deux groupes s'envolent vers "la grosse pomme" pour fêter la St Patrick sur la 5e avenue. Chaque instant devient là-bas une source d'émotion intense. Qu'importe le froid ou le vent, tout est magique lorsque le bagad joue à la gare de Grand Central ou à Central Park ! La Statue de la Liberté se souvient encore très certainement de la demande en mariage du responsable des cornemuses à la responsable des caisses claires !

 

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