Les sculpteurs

Un atelier de sculpteurs landernéens au 16e siècle

L'atelier de sculpture en pierre de Kersanton de Bastien et d'Henry Prigent est sorti de l'anonymat en 1971 grâce aux travaux de l'abbé Jean Feutren. L'étincelle a jailli lors du relevé, au noeud de la croix du grand calvaire de Plougonven, d'une inscription jusque là  inédite :

BASTIEN ET HENRI PRIGE(N)T ESTOET YMAGEURS 1554

Le décryptage de la très belle inscription du bénitier de la chapelle Saint-Guévroc à Tréflez, signé de Bastien Prigent (BASTIE(N) PGE(N)T MA FAITE) constitue une nouvelle clé ouvrant le champ de l'analyse d'une oeuvre composée de sculptures réparties en plus de quarante endroits.

Parallèlement les dates inscrites sur les statues de Saint They au Traon, Plouguerneau, 1527, et de Saint Antoine, à Coatnan, Irvillac, 1566, fournissent le cadre chronologique de l'atelier.

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Roland Doré, architecte et sculpteur du roi en Bretagne, 1618(?) - 1650 (?)

Les recherches  les plus patientes n'ont pas abouti à esquisser une biographie, si succinte soit-elle, de celui qui , selon les textes, est appelé maître architecte, sculpteur et tailleur de pierre  ou encore sculpteur du roi en Bretagne.
En 1618, il érige  son premier  calvaire à Lescorps, près de Penmarc'h, en pays bigouden.
Le jeune maître, dès ses débuts, travaille la pierre de Kersanton dont il ne se départira jamais. Lorsque Doré devient maître d'atelier, il a sans doute affermé une carrière à quelque noble propriétaire foncier. La carrière du Rhun à  L'Hôpital Camfrout est dominée par un calvaire de sa main, taillé en  1627.
La production doréenne, parmi  la plus riche qui soit sortie des ateliers bretons et qui n'a d'égale que celle des chantiers des grands calvaires, ne peut se concevoir sans une équipe importante que l'on est en droit de situer à Landerneau. On a pu recenser 240 oeuvres de Roland Doré de divers formats. Si l'on songe à la quantité d'oeuvres disparues depuis trois siècles et demi, eu égard à la quantité des oeuvres existantes, on devine une activité impressionnante, étalée sur un demi-siècle.

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Yan Larhantec

Ami du peintre Yan 'Dargent, ce sculpteur est né en 1829 à Plougonven, près de Morlaix.
Fils de maçon-cultivateur, Yan Larhantec découvre sa vocation alors qu'il travaille comme picoteur de pierre sur le chantier de l'église de Plougonven en 1855. Le recteur, émerveillé par l'habileté du jeune ouvrier, l'engage dans la voie de la sculpture.
Etabli d'abord à Morlaix, où il séjourne environ 20 ans, il y prend quelques cours de dessin, les premiers et derniers de sa vie.
Yan Larhantec s'installe ensuite à Landerneau, centre traditionnel de sculpture où se travaille depuis des siècles la pierre de Kersanton, extraite des carrières littorales de la rade de Brest et transportée sur des gabares jusqu'aux quais de l'Elorn.
Yan Larhantec était de petite taille, "ayant quelque chose sur lui qui était drôle" comme il le dit lui même dans ce langage semé de bretonnismes dont il ne se départit jamais.
Yan Larhantec n'aura exercé son art que dans le domaine religieux : en 50 ans de carrière sa production de calvaires, croix, monuments funéraires est extrêmement abondante.

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